Lait
L’envolée des charges plombe les revenus
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À l’exception des systèmes de polyculture-élevage, « la faible augmentation du produit lait en 2018 ne compense pas, et de loin, la forte hausse des charges », estime l’Institut de l’élevage.
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Le prix du lait ne fait pas tout. Malgré une conjoncture plus stable sur les deux dernières années, « les revenus baissent dans la quasi-totalité des systèmes laitiers étudiés », rapporte l’Institut de l’élevage (Idele), dans son estimation des revenus en 2018 publiée le 22 mars.
Depuis la mi-2018, l’indicateur de marge Milc (1) est repassé sous sa moyenne décennale. « Aux hausses de prix des intrants, il faut ajouter les effets de la sécheresse qui a sévi dans de nombreux bassins laitiers, et souvent contraint à des achats fourragers onéreux. » Cet accroissement des charges atteint 10,20 €/1 000 l, et provient en « premier lieu du prix des aliments achetés (+3,30 €/1 000 l) et de l’énergie (+2,70 €/1 000 l). Le reste (+2,50 €/1 000 l) provient essentiellement du prix d’achat des matériels neufs et du coût de construction des bâtiments. »
Des trésoreries à la peine
Sur l’échantillon de 220 exploitations laitières du Grand Ouest et du Massif central analysé par l’Idele, le revenu disponible (2) moyen est inférieur à 25 000 € par unité de main-d’œuvre exploitant (UMOex).
« Les exploitations du Grand Ouest n’ont toujours aucune marge de sécurité (3), tandis que celle dégagée par les exploitations du Massif central peut tout juste être qualifiée de “raisonnable”. Dans l’ensemble, les prélèvements privés s’améliorent mais restent bas, proches de 22 500 € annuels par UMOex ».
Une structure de l’endettement fragile
Dans le Grand Ouest, les investissements repartent à la hausse, alors qu’ils marquent le pas dans le Massif central. « Dans les deux cas, ils sont entièrement financés par des emprunts », souligne l’Idele. Pour la troisième année consécutive, ces emprunts sont également utilisés pour refinancer des investissements antérieurs dans le Grand Ouest. « Il faudra donc plusieurs années de bonne conjoncture pour absorber les annuités engendrées et retrouver une situation financière saine », estime l’Idele.
S’agissant des dettes à court terme, « elles restent encore très importantes ». Près de 29 % des élevages suivis par l’Idele présentent des dettes à court terme deux fois supérieures à la moyenne du groupe, et atteignent 205 €/1 000 l.
(1) Marge Ipampa lait de vache sur coût total indicé, obtenue par la différence entre la valeur du panier de produits et celle du panier de charges.
(2) Revenu disponible = EBE – annuités LMT – frais financiers de court terme.
(3) Marge de sécurité = EBE – annuités LMT – frais financiers de court terme – prélèvements privés.