Biocarburants
Avril supprime l’huile de palme de son biodiesel
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Le leader du biodiesel et des huiles végétales Saipol (groupe Avril) prévoit de « concentrer son activité industrielle autour des sites les mieux situés pour transformer et valoriser la graine d’origine française ».
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L’entreprise a annoncé le 7 novembre 2019 dans un communiqué un recentrage sur les oléagineux « issus de la ferme France » autour de quatre usines, celles de Bassens (Gironde), de Grand-Couronne (Seine-Maritime), de Lezoux (Puy-de-Dôme) et du Mériot (Aube). Ce qui remet en cause celles de Sète (Hérault) et de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) afin d’une « adaptation nécessaire des volumes de production de biodiesel de commodité de première génération ».
Produits à haute valeur environnementale
Saipol entend « protéger les débouchés des agriculteurs français et favoriser l’essor de productions premiums, riches en protéines et à haute valeur environnementale au sein des territoires ». Les quatre usines seront progressivement spécialisées, via un programme d’investissement, pour produire les solutions durables à plus forte valeur ajoutée.
« Cet objectif sera atteint très, très vite, et notamment en lien avec les contraintes réglementaires qui s’imposent de plus en plus sur les pays qu’on cible, la France, la Scandinavie. Cela va nous conduire à ne plus avoir du tout d’huile de palme dans nos “mix” d’ici à l’année prochaine », a déclaré Christophe Beaunoir, directeur général de Saipol.
« Depuis 2015, Saipol fait face à plusieurs facteurs externes négatifs qui entravent lourdement sa compétitivité : la concurrence du biodiesel d’huile de palme et du soja, la faible valorisation structurelle du biodiesel de première génération, l’essor des importations de produits de l’Amérique latine, l’agressivité du trading des grands acteurs mondiaux qui tirent les prix vers le bas et l’évolution progressive du parc européen de véhicules vers des alternatives non-diesel », explique l’entreprise dans son communiqué.
133 millions d’euros de pertes
Sous l’effet de ces facteurs, Saipol dit avoir accumulé des pertes de 133 millions d’euros entre 2015 et 2018. « Cette tendance, bien que ralentie, se poursuit pour l’exercice de 2019 », précise-t-elle. Pour répondre à ces difficultés, Saipol accélère son développement vers de nouveaux relais de croissance comme le carburant 100 % renouvelable Oleo100, les biocarburants de « haute durabilité », les biocarburants issus de colza pour la tenue au froid en hiver, les huiles raffinées origine France et les ingrédients alimentaires.
Le groupe ne souhaite plus « aller se battre sur des marchés de commodités avec la volatilité qu’on connaît et une empreinte géographique qui ne nous permet pas de rivaliser avec certains acteurs de ce secteur », a ajouté Christophe Beaunoir, qui évoque les géants mondiaux du négoce de matières premières agricoles, les « ABCD » (ADM, Bunge, Cargill, Louis Dreyfus).
Répondre aux attentes sociétales
Le groupe souhaite également « répondre aux attentes sociétales » et se dégager « d’un certain nombre de matières premières controversées », a-t-il indiqué, affirmant n’être pas en mesure de donner la quantité d’huile de palme et de soja utilisée en moyenne ces dernières années.
Il a toutefois indiqué que le groupe, qui produit actuellement 1,5 million de mètres cubes de biodiesel chaque année, entendait réduire sa production à un million de tonnes et « se libérer » des 500 000 tonnes dans lesquelles l’huile de palme et les productions de ce type étaient susceptibles d’être incorporées.